Lecture symbolique communion/communication
Nous vivons dans le temps de la communication permanente, omniprésente. Pourtant les sondages nous disent que nous n’avons jamais eu un tel sentiment de solitude. Les gens se sentent seuls alors que les moyens de communication n’ont jamais été aussi nombreux et disponibles. Pourquoi?
Une info m’a étonnée récemment. Les SDF ont peur de se faire voler leur téléphone portable. Ils n’ont pas de toit sur la tête, pas toujours de quoi se nourrir, mais ils ont cet outil de communication dans leur poche. A se demander si les liens, fussent-ils via des « outils de communication », ne sont pas, pour nous êtres humains qui sommes des “animaux sociaux”, plus vitaux que nos besoins fondamentaux.
Animaux sociaux, il s’agit bien de cela en effet. Dans notre dimension biologique, nous avons besoin de cette communication, c’est-à-dire d’un lien sensoriel à une présence extérieure.
Malgré celle-ci pourtant, nous ressentons une grande solitude. Serait-ce parce qu’il nous manque l’essentiel? Un lien sensoriel à une présence intérieure, ce qu’on appelle COMMUNION. La communion, c’est « être en union avec », « faire UN avec ». Avec quoi? me direz-vous, ou avec qui? C’est ce que vous pouvez découvrir par un cheminement intérieur. Alors, en route!
Considérons les mots. Deux syllabes introduites dans le vocable « communion » le transforment en communiCATIon. Ces deux syllabes forment un mot « CATI ». Faire de la communication en pensant faire de la communion est une erreur. C’est un raccourci, un contournement de l’obstacle, une facilité qui nous trompe.
CATIR : définition: donner du lustre (à une étoffe par exemple) en la pressant. Ici le lustre n’est donc pas originel. Il faut le « donner » artificiellement. Donner du lustre, c’est donner de l’éclat, de la brillance. C’est donner une apparence. C’est le principe de la lune et du soleil. L’observateur inattentif, ou inconscient, notera la luminosité de l’astre nocturne, sans s’interroger sur l’origine de la lumière, voire en lui attribuant cette origine. Alors que l’observation profonde, nous permet de prendre conscience que la lune ne fait que refléter la lumière solaire. Le reflet n’est pas l’origine et cela change toute la compréhension de l’histoire, des causes et des conséquences. Communiquer est un leurre. Communier est l’avenir de l’humanité. En dehors même de toute conception religieuse, se relier à ses besoins, ses potentiels et ses limites est vital.
En lecture kabbalistique (lecture symbolique de l’hébreu ancien), seules les consonnes existent. La voyellisation est laissée à l’appréciation du lecteur… piège ! Mais dans ce cas, me direz-vous, comment lire correctement les textes ? La réponse est simple en théorie, plus compliquée en pratique, mais pas inaccessible. Il s’agit de prendre comme abaque de lecture, l’ontologie de la création. Les lois d’abord, cad les limites à ne pas franchir, dont nos lois humaines sont la projection. Et puis les archétypes humains dans les textes sacrés et la mythologie.Les personnages et leurs histoires sont des enseignements accessibles, notamment les paraboles. Dans ces récits, tout répond à l’un ou l’autre de nos questionnements. On y trouvera toujours la réponse à nos tiraillements intérieurs, voire à nos déchirements.
Un exemple. Les 3 lettres DVR peuvent se lire DEVER ou DAVAR. Ce qui n’a pas de racines ontologiques sera DEVER que l’on traduit par la peste. L’ontologie est l’ensemble des lois qui régit la création et son fonctionnement. En effet si on ne respecte pas les règles, on risque toutes sortes de problèmes, symbolisés ici par la peste. Pensez au code de la route pour exemple. Ce qui a des racines ontologiques se dit DAVAR que l’on traduit par la PAROLE.
Les mots nous disent tout, pour peu qu’on entre dans leurs profondeurs. De même les évènements de notre vie sont porteurs de messages. En première lecture, nous pouvons chercher un coupable et tomber dans le sentiment de culpabilité (nous nous sentons coupable) ou la culpabilisation de l’autre. Mais en approfondissant celle-ci, on comprend qu’on a aussi des cartes dans nos mains. Ce sont des possibilités de réponses à l’évènement. Cela s’appelle entrer en “responsabilité” vis à vis de l’évènement, lui apporter une réponse (étymologie commune). La RESPONSABILITÉ est inhabituelle. Depuis l’enfance nous gérons nos interactions en terme de culpabilités.. Mais en passant de la seconde à la première, on découvre la clé d’un soulagement intérieur, d’une capacité de croissance vers l’autonomie et la véritable liberté qui est toute intérieure. Victime oui, mais pas que!
Ce sont nos égos qui résistent aux messages. Notre égo a peur et c’est là son seul pouvoir. Il nous transmet sa peur et nous fait agir en conséquence (fuite, sentiment d’impuissance, etc).
Lorsque la peur nous guide, nous communiquons et ressentons la solitude. C’est un acte du mental, de l’égo.
Lorsque l’Amour, qu’on peut aussi appeler respect de soi, nous guide, nous communions et ressentons du lien, de l’union.
La communication génère des liens extérieurs mais pas de lien intérieur. Nous sommes SANS lien à nous-même, « a-liéné », avec un « A » privatif. A méditer…
La communion nous lie à nous-même pour mieux nous permettre de nous lier aux autres. Nous sommes unis (UN-IS). On peut y lire le UN dans le multiple grâce au S final. Un avec soi-même, un avec les autres.
Alors COMMUNIER ou COMMUNIQUER, faites votre choix en toute conscience. De quoi avez-vous besoin?